Wednesday, April 8, 2015

Sur France 24, Samir Geagea n’exclut pas une « présence arabe directe et forte » en Syrie « dans les prochains mois »

Dans un entretien diffusé hier soir sur la chaîne France 24, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a affirmé « ne pas craindre pour la présence des chrétiens en Orient. Il n'existe pas d'opération programmée, dirigée spécifiquement contre les chrétiens. Leur sort sera le même que celui des sociétés auxquelles ils appartiennent ».

Que les crises actuelles aboutissent ou non à l'émergence de démocraties arabes pluralistes, « le terrorisme est voué à disparaître, puisqu'il va à contresens de la logique et du langage de l'histoire (...). Il est ponctuel et limité. Nous devons donc résister à toutes les facettes du terrorisme, aussi bien celui de l'État islamique que celui des régimes dictatoriaux, le second pouvant surpasser le premier en gravité, lorsqu'il a recours par exemple aux armes chimiques ».

En outre, Samir Geagea a analysé la position américaine et occidentale en Syrie dans le sens d'un durcissement par rapport au régime syrien. « Après la conclusion de l'accord-cadre sur le nucléaire, je pense qu'il est possible que la pression occidentale sur le régime syrien augmente en vue du départ de Bachar el-Assad et du déclenchement de l'opération politique que nous attendons tous, en Syrie », a-t-il estimé.

Il a ajouté que la création de l'alliance arabe « est une nouvelle donne qui rend certainement les choses plus difficiles pour l'Iran et la Russie. Il est même probable de voir, dans les prochains mois, une présence arabe directe et forte sur le terrain syrien, qui serait dans ce cas décisive ».

Le leader des FL a jugé par ailleurs qu'il était encore « trop tôt » pour apprécier les effets de l'accord-cadre irano-américain sur les relations de l'Iran avec les pays du Golfe et sur le Liban. « En tout cas, il est peu probable que l'accord sur le nucléaire iranien influence la situation intérieure libanaise, avec laquelle il n'a pas de lien direct. D'ailleurs, les Occidentaux n'ont rien donné à l'Iran, et seraient, au contraire, en passe de reprendre les dossiers du Yémen et de la Syrie, et subsidiairement certaines parties du dossier irakien. Ainsi, pourquoi les Iraniens offriraient un déblocage de la présidentielle ? En contrepartie de quoi ? » s'est-il interrogé.

Samir Geagea a ajouté sur ce point, en réponse à une question, que « ce sont ceux qui boycottent les séances électorales qui empêchent, et donc paralysent l'élection d'un nouveau président de la République ». Il a estimé dans ce cadre que la seule partie à attendre le feu vert extérieur pour débloquer cette échéance est le Hezbollah. « La position du Hezbollah est liée à la stratégie iranienne dans la région, qui est en position d'offensive totale et globale. Le bloc du général Michel Aoun n'attend le feu vert de personne, mais a son point de vue propre sur ce dossier », a-t-il expliqué.

Il a enfin rappelé que le dialogue CPL-FL avance à des vitesses variables : « De grands progrès ont été effectués au niveau de la coopération parlementaire par exemple, tandis que les avancées restent lentes sur les questions politiques. »

Source: 
http://www.lorientlejour.com/article/919632/sur-france-24-geagea-nexclut-pas-une-presence-arabe-directe-et-forte-en-syrie-dans-les-prochains-mois-.html